La piste Vangaindrano –Manambondro a été entretenue dernièrement et l’état de cette dernière est actuellement acceptable malgré quelques passages chaotiques. Par contre, le tronçon Manambondro – Manantenina, avec ses quatre rivières à traverser sur un bac, reste très difficile. C’est une succession de trous ou d’ornières creusés par des camions ou par l’érosion de l’eau, des zones sablonneuses redoutées par les motards que nous sommes, du gravillon mouvant sous le pneu, des pentes de plus de 30% d’inclinaison obligeant le passager à descendre quelques dizaines de fois de sa bécane. Sept heures sont nécessaires pour parcourir les quelques 65 kms qui séparent ces deux villages de brousse.
Quatre enfants issus de familles dans la misère sont totalement pris en charge par la Communauté des Sœurs Filles de la Charité à Manantenina. Ces jeunes, très amaigris lors de leur arrivée en ces lieux, ont repris des forces et fréquentent l’école de la place, gérée par des Pères. D’autres écoliers sans ressource bénéficient de la charité des religieuses, dont une fille très intelligente désirant devenir médecin. Ses parents parviennent à assumer le septième des frais de pension et de scolarisation, le solde étant pris en charge par la Communauté. Comment ne pas admirer ces gestes d’amour et de solidarité des Sœurs qui permettent à tant de jeunes innocents d’échapper à leur ghetto et qui sait, demain aideront d’autres nécessiteux.
Aujourd’hui, c’est un jour pluvieux pour se rendre à Ranomena à moto. Trois heures sont nécessaires pour parcourir les 42 km qui séparent ce village de montagne à Vangaindrano. Par endroits, la terre latéritique argileuse humectée d’eau est comparable à de la glace. C’est le constat observé lors de notre chute-glissade sans gravité. La différence se note à la couleur des habits.. !!
Ici au dispensaire de Ranomena, grand-maman Soamiray porte sa petite-fille Zafizoa de 2 mois dans ses bras ; ce bébé pèse 2.5 kg. Le même jour, cette bonne grand-maman a perdu son fils et sa fille, maman de la petite Zafisoa, suite à une violente épidémie de rougeole provoquant de nombreuses victimes dans la région. La petite pleure, elle a faim, elle s’accroche aux seins taris de sa grand-maman. Heureusement, Sœur Céline, infirmière de la Communauté, possède et offre du lait 1er âge envoyé par RES. Beaucoup d’autres orphelins profitent encore de ce précieux lait que la Confédération suisse, généreuse par le passé, a stoppé, dons pourtant si bienfaisants en 2018.
Fraternellement
François
Manantenina, Soeur infirmière Véronique prodiguant des soins
Ranomena, chapelle de la Communauté
Ranomena, grand- maman Soamiray et sa petite-fille Zafisoa
Ranomena, élèves de la Communauté
Vangaindrano, mon pilote Memera et sa famille